Suite à la première transplantation rénale en Afrique francophone au sud du Sahara le 24 septembre 2012, le gouvernement ivoirien a décidé de la création d’une structure à même d’élaborer et de mettre en route une politique nationale de prévention et de prise en charge des maladies rénale et de l’insuffisance rénale.
Ainsi le
Centre National de Prévention et de Traitement de l’Insuffisance Rénale en abrégé
CNPTIR a été
créé par décret n°2012 – 1007 du 17 octobre 2012.
Le CNPTIR est aujourd’hui dirigé par le
Professeur Titulaire de néphrologie Ackoundoun N'Guessan Kan Clément, Officier de l’Ordre National, Chef de Service de néphrologie du CHU de Yopougon. Il est également le pionnier de la transplantation rénale en Afrique francophone subsaharienne.
Le CNPTIR compte
dix-sept antennes (ou sites) comprenant des unités d’hémodialyse fonctionnelles reparties dans deux districts et neuf régions (
Découvrir nos sites).
① Prévention des maladies rénales et
de l’insuffisance rénale
Dans le cadre de la stratégie nationale de prévention des maladies rénales, des séances de dépistage gratuit sont organisées chaque trimestre sur l’ensemble du territoire national.
Ces campagnes visent à détecter précocement les pathologies susceptibles d’entraîner une insuffisance rénale, notamment le diabète et l’hypertension artérielle.
À cet effet :
•
Des tests urinaires à la bandelette sont réalisés pour dépister la présence de protéines dans les urines, marqueurs précoces d’une atteinte rénale ;
•
Un prélèvement sanguin est également effectué pour le dosage de la créatinine, indicateur essentiel de la fonction rénale.
Dans cette dynamique, le CNPTIR s’est doté de
laboratoires de biologie médicale, implantés au sein des
antennes de dialyse situées à Abidjan, Yamoussoukro, Korhogo et Daloa.
② Prise en charge en dialyse
Procédure d’accès au réseau publique de dialyse
Afin de bénéficier des prestations du réseau public de dialyse, les usagers sont priés de se conformer aux procédures suivantes :
1. Présentation dans un centre agréé, muni obligatoirement
• D’un rapport médical récent ;
• D’une pièce d’identité avec photo (originale + photocopie).
2. Inscription sur la liste d’attente
Après vérification des documents, le patient est inscrit sur une liste d’attente. Dès qu’une place se libère aussitôt, il est contacté pour intégrer le réseau public de dialyse.
Coût de la prestation :
Une fois intégré au réseau public, la
séance de dialyse est facturée 1 750 FCFA, grâce à une subvention de l’État de Côte d’Ivoire.
③ Consultation et soins des patients insuffisants rénaux
Le CNPTIR assure la consultation et le suivi médical des patients atteints d’insuffisance rénale dans ses différentes antennes. Deux types de consultations sont proposées :
• Type 1 : patients référés par des généralistes — consultation à 5 000 FCFA ;
• Type 2 : patients déjà dialysés au CNPTIR — consultation gratuite.
Chaque patient est évalué à chaque séance de dialyse. Certains examens biologiques sont pris en charge par le CNPTIR ; d’autres (biologie spécialisée, imagerie) restent à la charge du patient.
Le CNPTIR offre une prise en charge globale incluant :
• Un suivi médical régulier ;
• Le traitement des maladies associées (hypertension, diabète, etc…)
• Les soins spécifiques liés à l’hémodialyse ou à la préparation à une éventuelle greffe rénale.
④ La formation initiale et continue
des agents de santé en néphrologie et
en techniques d’épuration extra-rénale (dialyse)
Le CNPTIR contribue à la formation des professionnels de santé en néphrologie et en techniques d’épuration extra-rénale :
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Formation initiale : destinée aux médecins, infirmiers, techniciens biomédicaux, pour leur fournir des compétences solides en néphrologie.
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Formation continue : permet une mise à jour régulière des pratiques en tenant compte des avancées scientifiques et technologiques.
⑤ Recherche en néphrologie et
en dialyse
Le CNPTIR développe plusieurs axes de recherche :
1. Études sur la prévalence des maladies rénales à l’échelle nationale et régionale (épidémiologie, néphrologie clinique).
2. Etude de la Survie des patients pris en charge dans le réseau public de dialyse.
3. Conception d’un générateur de dialyse (made in Côte d’Ivoire).
⑥ Transplantation rénale
La transplantation rénale est pratiquée en Côte d’Ivoire depuis le 24 septembre 2012. Plus de 100 patients ont été greffés avec des résultats encourageants. Elle concerne les patients dialysés disposant de donneurs vivants.
La transplantation à partir de donneurs décédés n’est pas encore réalisée dans notre pays.
Coût et prise en charge :
• Coût du bilan avant greffe et de la chirurgie : entre quatre millions et cinq millions (4 000 000 et 5 000 000 de FCFA) au lieu de treize millions FCFA (13 000 000 FCFA).
• Coût du traitement anti-rejet de maintien : désormais estimé entre Cent cinquante mille à deux cent mille (150 000 à 200 000 FCFA / mois au lieu de trois cents à quatre cent mille (300 000 à 400 000 FCFA). Tout cela est possible grâce aux subventions de l’État de Côte d’Ivoire.
Ces avancées sont possibles grâce à :
o L’ouverture du laboratoire de compatibilité ;
o La création de l’unité de soins intensifs en néphrologie au service des urgences du CHU de Cocody.
⑦ Laboratoire Universitaire de Biologie Médicale et de Transplantation
Le CNPTIR s’est doté de
deux laboratoires universitaires de référence :
• Un laboratoire de biologie clinique ;
• Un laboratoire d’histocompatibilité, essentiel à la transplantation.
* Rendre accessible à tous les insuffisants rénaux le traitement adéquat ;
* Développer la greffe rénale ;
* Promouvoir la prévention des maladies rénales et de l’insuffisance rénale par l’information et l’éducation ;
* Participer à la formation initiale et continue des agents de santé dans le domaine de la néphrologie et de la dialyse.
Chaque année, la Côte d'Ivoire enregistre plus de
12 000 nouveaux cas d'insuffisance rénale, dont au moins
1 200 évoluent vers un stade terminal nécessitant une dialyse ou une transplantation.
Malgré les efforts pour améliorer la prise en charge, le taux de mortalité reste préoccupant. Il est crucial d'adopter des
mesures préventives et de se faire dépister régulièrement.